vendredi 7 novembre 2008

Respect !


Quand j'ai appris la mort de Sœur Emmanuelle, ma première pensée fut : on est vraiment dans la M...

Sur fond de crise financière, baisse du pouvoir d'achat, hausse du chômage, debrayages, inondations, passage à l'heure d'hiver... : cette disparition c'est la goutte qui fait déborder le vase. Celui des craintes et des inquiétudes, celui du pessimisme et de la mélancolie.

Qui va remplacer dans notre esprit celle qui incarne, sans contestation, la lutte contre la pauvreté, les inégalités et l'injustice ???? Ces quelques grammes d'optimisme et de douceur qui nous permettent d'avancer dans ce monde de brutes, sans trop culpabiliser...

Parmi les nombreuses déclarations diffusées par les médias à l'occasion de cet événement et de la sortie du livre Confession d'une religieuse, on nous dit, ça et , qu'au delà de son engagement acharné aux côtés des plus pauvres, elle se vivait surtout comme une femme. Une femme comme les autres.

Du coup, j'ai un doute. Si Soeur Emmanuelle est une femme comme les autres : qui suis-je ?!? Vaste sujet. Je ne sais pas. En revanche, ce dont je suis sûre, aujourd'hui, c'est que je ne pourrais jamais :

- vouer ma vie entière au autres (il m'arrive régulièrement de rêver que je laisse tout en plan : maison, enfants, mari, parents pour ne m'occuper que de moi),
- renoncer au shopping (ok, cet hiver le gris est "le nouveau noir", mais demain?!),
- et encore moins vivre parmi les rats dans un bidonville du Caire (je peux devenir hystérique, voire empêcher ma moitié d'orange de dormir si j'ai eu (seulement) l'impression d'avoir entendu un bruit bizarre).

NON. Les récentes révélations sur la vie sexuelle de Sœur Emmanuelle ne réussiront pas déboulonner l'image que je me fais de cette "super religieuse". Elle n'était pas une femme comme les autres mais j'aime bien l'idée que, peut-être, elle symbolise la meilleure partie de chacune d'entre nous.

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